Cher Albert,
Quel beau moment ! Et que cette joie demeure longtemps dans votre coeur, car elle est la plus pure, la plus merveilleuse, une joie qui réhabilite beaucoup les hommes et même les académies. Je sais bien : il y a Malraux. Mais vous êtes demeuré au coeur de la souffrance et lui est allé chercher l'oubli dans la beauté. Vous êtes resté toute votre vie une blessure et lui a succombé à la tentation des <<pensements>>. Mon adoration pour lui demeure entière, mais ma joie pour vous est d'autant plus grande qu'elle est proche de moi. Vous êtes nous ...
Affectueusement,
Romain
Lettre de Romain Gary à Albert Camus